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Historique du red et du tortie

 C’est dans les années 70 que démarre le premier programme pour l’obtention de Birmans red, crème et tortie point.

 

 Côté génétique, pour rappel, le gène O, situé sur le chromosome X, compte deux allèles : O+ qui donne un chat non roux (seal, blue, chocolat…) et O pour le roux (red, ou crème si le chat est de couleur diluée).

 Comme une femelle possède deux chromosomes X, dont l’un reste désactivé dans chaque cellule, dans le cas où les allèles portés par chaque membre de la paire sont différents, la chatte montrera une alternance de plaques de la couleur de base non rousse et de plaques rousses, selon une répartition variable, dépendante du chromosome « muet ».

Pour qu’un chat mâle soit roux, il est nécessaire que sa mère soit elle-même rousse (ou tortie) puisque c’est elle qui lui donne son unique chromosome X. Il en va de même pour une femelle rousse, à ceci près que le père doit également être roux : un chromosome X étant hérité de la mère, l’autre du père. L’obtention d’une femelle tortie est possible avec une mère elle-même tortie ou dans le cas d’un mariage entre un parent roux et un partenaire non roux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Chez le Sacré de Birmanie, l’allèle O a essentiellement été introduit via des mariages avec des chattes Persanes et des chats de maison. Comme elle aura l’occasion de le faire pour des variétés moins anciennes comme le chocolat et le lilac, la Grande-Bretagne s’imposa comme figure de proue du Sacré de Birmanie roux au cours de la seconde moitié des années 1970. L’Allemagne la devança néanmoins de peu. 
 

C’est d’ailleurs dans les pedigrees allemands des années 30, chez von Alsen et von Frohnau, que l’on trouve les premières traces de l’introduction indirecte d’un chat roux dans le génome du Sacré de Birmanie, à travers Hell von Babelsberg, un étalon crème de sang Persan et Angora, que l’on retrouve marié à une Siamoise seal point en cinquième génération dans le pedigree de Ceasar des Brosses. Le gène O ne fut, bien sûr, pas conservé, évacué vraisemblablement en deuxième génération. Il en fut autrement de la lignée initiée vers 1972 par Enrico von Assindia, un Persan crème.

 Une hybride blue tortie nommée Sandra von Assindia naquit en 1973, de Athene von der Lobau et d’Enrico. On ne lui connait qu’un descendant, un fils seal point. En secondes noces, Enrico eut une fiancée pour le moins surprenante : il s’agissait, officiellement, d’une hybride red, Julia von Rococo Schloss, dont les parents sont malheureusement anonymes. La sélection de la robe rousse semblait déjà bien entamée, reste à en connaître l’origine. Une hypothèse envisageable ferait de Julia le produit d’une retrempe entre Enrico et une première fille. Toujours est-il que von Rococo Schloss continua à produire les variétés ainsi obtenues, devenant, nous l’avons vu dans notre chapitre consacré à l’Allemagne, l’une des principales souches d’après-guerre aux côtés de ses héritiers de von der Soester Boerde.
  La politique de la chatterie sera de conserver un à trois chatons de chacun des mariages suivants effectués. Bianca sera saillie par deux étalons étrangers. 
 Les derniers Rococo Schloss naquirent durant la seconde moitié des années 80, forts de cinq générations successives de Sacrés de Birmanie roux et tortie. Leur naisseur conserva l’exclusivité de la branche rousse de la lignée jusqu’à ce que von der Soester Boerde n’en rentre en possession en 1983, grâce à deux recrues, le red point Red Coeur, et la seal tortie point Yasmin von Rococo Schloss, issue de Josy et Patrick. Las Perlas-sin obtint une seal tortie issue de Jo-Jo. Viola, une femelle red point de quatrième génération, intégra quant à elle l’écurie von Jahnshügel, qui permit à sa souche de se déverser dans les pedigrees de notables tels que von Kedgeree et von der Bloemendaal. On en trouvera les premiers descendants étrangers aux Pays-Bas et en Suède, notamment chez van Moustache, Edelhof et Eldholmen. 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Margaret Richards, qui avait déjà contribué à l’implantation de la race en Grande-Bretagne avec son amie Elsie Fisher, fut l’initiatrice du premier programme local. Elles travaillèrent ensemble sous l’affixe commun Paranjoti, avant de revenir chacune à leur affixe respectif en 1967 : Praha pour Mrs Fisher, Mei-Hua pour Mrs Richards. Ce fut sous cet affixe que démarra son programme.

 Première étape : Mei-Hua Jocasta, femelle seal point née en 1972 et descendante des célèbres Orlamonde de Klaramour et Nouky de Mon Rêve (lesquels comptaient parmi les premiers chats importés en Grande-Bretagne) est marié à un chat de maison red à poils courts.

 De cette union naissent trois femelles tortie : Larissa, poils courts, et deux sœurs à poils longs, Tisha et Tosha. Cette dernière n’a, apparemment du moins, pas reproduit. Mariée à Sahra Soleil Bleu, mâle blue point, Larissa donna naissance aux premiers red point en 1975, Mei-Hua Firebird et Mei-Hua Firefly. Âgés de tout juste quelques mois, ils furent les premiers Sacrés de Birmanie red point exposés en Grande-Bretagne, à l’occasion de l’exposition de Londres. Ce fut Firefly qui contribua le plus à une survivance du lignage, Firebird se contentant d’une portée avec sa tante Tisha. Son frère fit d’abord ses preuves avec la seal point Miorama Shazali, avec qui il eut une seal tortie point en 1976, Guinevere Bonnie. 
Remariée à son père en 1979, elle engendra le red point Rustalustre, qui ne possède pas de descendance répertoriée. Finalement lui aussi associé à Tisha, Firefly eut son enfant le mieux connu, le red point Mei-Hua Rupert. La chatterie  Hepzibah éleva au moins deux générations successives à partir de Rupert. La lignée disparut peu après des pedigrees, malgré ses premiers succès en exposition et la reconnaissance dont elle bénéficiera durant les décennies suivantes. 

 Le programme des gallois Hil et Ken Clarke, chatterie Hilken, sorte de prolongement « spirituel » de celui de Mrs Richards, fut en revanche plus fructueux puisqu’il n’est pas moins que la souche de la grande majorité de nos Birmans red/crème et tortie !

 En 1979, Red Dawn, femelle red blotched tabby et blanc à poils courts porteuse de poils longs est mariée à Chanson Dematin, seal point.Il est intéressant également de noter l’existence de chats tabby tenant leur couleur des lignées Hilken, Red Dawn ayant elle-même produit des chatons tabby. Ces chats sont cependant largement minoritaires comparés à des « souches » tabby comme le programme de la chatterie Julipaul ou encore de l’élevage Las Perlas-sin. 

 Deux de leurs enfants en particulier, Hilken Red Venture, mâle red et blanc (patron bicolore) et Hilken Red Poppy, femelle brown tortie tabby, ont assuré la pérennité de leur programme. En 1981, le mariage de Poppy avec son père donne notamment Hilken Red Progress, une femelle seal tortie point gantée. De l'accouplement entre cette dernière et Chanson Dematin durant l’année 1983 nait Hilken Red Cinders, qui sera la mère de Hilken Red Primadonna, la bien nommée première femelle red née chez Hilken (notée seal tortie point par erreur sur Pawpeds), de Hilken Crème d’Azure, blue tortie point récompensée en exposition, et enfin de Hilken Red Cherry Of Srinagar. Celle-ci n’est autre que la première seal tortie point arrivée en France, importée par la défunte Marie-Anne Taranger en 1985. Le père de cette portée, Hilken Red Arrival, s’était déjà illustré aux alentours de 1984 en participant à cinq expositions. La Suède reçut quant à elle Hilken Cream Debutante, une fille de Red Progress, dont la lignée sera perpétuée par Trollehojds, Anghagens et Backkara's.

 Il est cependant regrettable que ce programme se soit appuyé sur une consanguinité considérable, et de surcroît non nécessaire étant donné le mode de transmission de la couleur. Le développement qu'ont suivi ces lignées fait, par ailleurs, qu'elles se retrouvent dans l'écrasante majorité de nos fonds de pedigree. D'autres lignées moins répandues sont également concernées par ce problème de consanguinité, à un degré heureusement moindre.

 Cette problématique montre l'importance de varier les lignées d'introduction de couleur, les lignées "pures" avec lesquelles elles seront ensuite croisées, puis le dosage de dispersion des lignées. Plus il y a de lignées différentes, avec chacun un taux de reproduction équilibrée, plus le bassin génétique reste ample.

 

 Incontestablement, la chatterie Hilken, dont les descendants se sont montrés bien prolifiques, est restée la championne des programmes d'introduction. D’autres lignées moins répandues, dont voici quelques exemples, continuent cependant aujourd’hui.

 L'un des mieux connus se basait sur deux Siamoises : Arodelle Orange Pip, red point et Arodelle Cotton Candee, blue tortie point, lignée initiée en 1975 par l’une des premières éleveuses de Sacrés de Birmanie de Nouvelle-Zélande.

 Don Wieden, éleveur aux États-Unis sous l’affixe Sedeki, accouple une Persanne blue tortie point du nom de Miss Tiger Lily à Shaminka Houdini of Sedeki, Birman seal point. Nous sommes en 1981. Deux ans plus tard, leur fille Sedeki Mosaic met au monde Sedeki Spectacular Speckle, seal tortie point et un mâle red point, Sedeki Red Rufus Too, lequel saillit Spectacular, donnant naissance à Red Robin, une femelle red point. Les lignées de Don Wieden ont notamment été travaillées avec la contribution de la chatterie américaine Barmar.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Durant l’année 1983, au Royaume-Uni, Bill Nethercott de la chatterie Snoshu démarre une autre lignée, au départ de façon accidentelle : sa chatte blue point, Snoshu Blue Tinsel, avait elle-même  choisi  son fiancé en la personne d’un chat de maison roux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Peu après, la chatterie Shoonahs se jetait dans la mêlée, aidée d’une Persanne black tortie, Rocheros Sayonara Pollyanna. Il existe quelques autres programmes, dont certains démarrés dans les années 2000, dans le but de renforcer le socle fondateur des lignées rousses.

 

 

 Loin d’être rare, le Sacré de Birmanie red, crème et tortie demeure néanmoins en retrait comparé à ses comparses moins anciens.  Quant au grand public, la communauté des éleveurs de Sacrés de Birmanie lui prête souvent peu d’attirance pour le roux et le tortie. 
« On adore ou on déteste », dira-t-on. Il n’empêche que, et c’est spécialement vrai pour la France, la série rousse a compté parmi les lignes directrices de plusieurs élevages historiques - la chatterie de Srinagar en tête. La Suède a elle aussi rempli sa part du contrat, grâce notamment à Backkara’s, qui fit des différentes variantes du tortie et du roux l’une de ses spécialités. Proportionnellement, c’est-à-dire en prenant en compte la taille moindre de la population et les contraintes liées au mode de transmission du gène O, il n’est pas plus difficile de trouver des sujets de qualité dans ces robes que dans d’autres. 

 

Lineahuset's Apricot Mangold, mâle red point appartenant à Arlette Defauchy

Great Miracle's Lilah, femelle seal tortie point appartenant à Vanessa Rousseau

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Eternal Sunshine du Désert de Saphirs, mâle crème tabby point appartenant à Laëtitia Steinbach

Amelie Von Achor, femelle lilac tortie point appartenant à Pierre Vandes

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