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Maladies héréditaires

Le Sacré de Birmanie est encore considéré comme une race relativement robuste. La prudence est cependant de mise  : hygiène et suivi sanitaire sont à compter parmi les critères de sérieux d'une chatterie et peuvent influer sur la santé future d'un chat, bien que la garantie ne puisse jamais être totale.

Trois maladies héréditaires et un syndrome héréditaire sont principalement documentés chez le Sacré de Birmanie, et sont susceptibles de nécessiter un suivi des reproducteurs afin d'enrayer leur propagation. Il existe d'autres affections de nature héréditaire pouvant toucher l'ensemble de l'espèce féline, pour lesquelles le Birman n'est cependant pas considéré comme une race à risque.

 

En complément de cette page d'introduction, vous trouverez des informations complémentaires concernant ces maladies dans la partie Publications scientifiques.

 

 

Polycystic Kidney Disease (PKD) - maladie polycystique des reins

 La PKD se transmet sur le mode dominant. Des kystes se développent progressivement sur les deux reins du chat atteint, augmentant en nombre et en taille avec l'âge, menant à une insuffisance rénale chronique. La rapidité de l'évolution et l'âge de l'apparition des premiers signes cliniques varient d'un chat à l'autre,  entre deux et dix ans. Le Persan et les races ayant eu des apports de sang Persan sont particulièrement concernés.

 Officiellement, le test est donc recommandé pour le Persan, l'Exotic, le British et le Scottish, le Burmese, le Burmilla, le Chartreux, l'American Shorthair, le Sacré de Birmanie, le Ragdoll, le Maine Coon, le Selkirk. Des cas de PKD ont également été observés chez le Norvégien, le Sibérien, le Cornish Rex, le Devon Rex, le Sphynx, le Manx, l'Oriental, l'Abyssin et le Somali.

 Il est conseillé de compléter, voire, pour certaines races, de remplacer le test ADN par un suivi échographique annuel pour les reproducteurs afin d'écarter d'autres formes de PKD, que le test ADN actuellement disponible ne permettrait pas d'identifier. 

L'occurrence de la PKD au sein des populations de Sacrés de Birmanie fait parfois débat. Par exemple, le LOOF n'inclue pas la PKD parmi les maladies pouvant être inscrite dans le système de qualification des reproducteurs (SQR), ne la considérant pas comme suffisamment documentée dans la race. Des cas sont cependant connus de la communauté des éleveurs.

L'opinion générale tend à désormais considérer le test ADN actuel comme inutile pour le Sacré de Birmanie, car, si la présence d'une mutation spécifique est, peut-être, avérée, elle ne serait de toute façon pas détectable par ledit test. Un éleveur qui ne pratiquerait donc pas (ou plus !) ce test ADN n'est donc pas forcément à écarter, si toutefois ses reproducteurs bénéficient d'un suivi échographique.


Résultats possibles au test ADN pour la PKD de type 1
N/N : Chat non atteint.
P/N : Chat hétérozygote atteint : il possède une copie de la mutation liée à la maladie et une copie de l'allèle sain.
P/P : Chat homozygote atteint : il possède deux copies de la mutation. Un tel génotype n'aurait jamais été observé : on suppose que les chatons homozygotes pour la mutation meurent in utero voire que les embryons ne se développent pas.

 

Hypertrophic Cardiomyopathy (HCM) - Cardiomyopathy hypertrophique

 La HCM, maladie cardiaque la plus répandue chez le chat, se caractérise par un épaississement des parois du coeurs au détriment des cavités internes, ce qui diminue la quantité de sang que le coeur pompe en se contractant. Les chats ne présentant ne serait-ce qu'une seule copie de la mutation (dits hétérozygotes) risquent de développer la maladie, à un âge variable et imprévisible, et de façon plus ou moins prononcée. Elle pourrait donc se transmettre sur le mode dominant à pénétrance incomplète. Ce paramètre complique la démarche de dépistage et la traçabilité de la maladie dans les lignées. Les chats homozygotes et possédant donc deux copies de la mutation développent souvent une forme plus précoce et plus grave. Dans les deux cas, le risque principal consiste en une mort subite par arrêt cardiaque. 
 Les tests ADN ne sont pour l'instant adaptés qu'au Ragdoll et au Maine Coon et ne permettent pas d'écarter d'autres mutations responsables d'une HCM héréditaire, y compris au sein de ces deux races. Chez le Sacré de Birmanie, une échographie doppler est, en l'état, le seul moyen de dépister une HCM. Un suivi biannuel est généralement conseillé, cela à partir d'environ 18 mois d'âge.

 Le >Laboratoire de recherches vétérinaires d'État de Caroline du Nord ainsi qu'une équipe du Royal Veterinary College de Londres effectuent actuellement des recherches concernant une possible mutation spécifique au Birman, et collecte des échantillons ADN de chats atteints. Ces recherches permettront également d'en savoir plus sur la prévalence de la maladie au sein de la race, les suspicions à ce sujet étant croissantes. Si les recherches sont fructueuses et que la mutation est localisée, un test ADN de dépistage pourra être commercialisé.

 Une association spécifique a été créée en Angleterre afin de soutenir ces recherches, la >Birman Heart Foundation.

 

Résultats possibles au test ADN pour la HCM-A chez le Maine Coon
N/N : Chat sain pour cette mutation donnée.
HCMmc/N : Chat hétérozygote risquant de développer la maladie.
HCMmc/HCMmc : Chat homozygote à plus haut risque de développer la maladie de façon plus précoce et plus grave.

Résultats possibles au test ADN pour la HCM-C chez le Ragdoll
N/N : Chat sain pour cette mutation donnée.
HCMrd/N : Chat hétérozygote risquant de développer la maladie.
HCMrd/HCMrd : Chat homozygote à plus haut risque de développer la maladie de façon plus précoce et plus grave.

 

 

Mucopolysaccharidose de type VI (MPS VI)

 Cette maladie se caractérise par une accumulation de macromolécules glucidiques dans les tissus et les organes due à un déficit enzymatique. Il existe une forme dite modérée et une forme sévère, se transmettant toutes les deux sur le mode récessif : la maladie ne se développe que si le chat a hérité de deux copies de la mutation responsable.

 En ce qui concerne la forme modérée, les chats atteints peuvent ne montrer aucun signe extérieur de la maladie, les particularités se situant au niveau de la production de certaines enzymes corporelles et de la formation de granules dans les globules blancs. Il en serait de même pour les chats possédant une copie de la mutation liée à la forme modérée et une copie pour la forme sévère.

 Un test ADN pour les deux formes est disponible chez UC Davis depuis fin 2013. Le Birman, le Ragdoll, le Siamois ainsi que les races apparentées sont cités parmi les races à risque. Pour le moment, je n'ai connaissance que de deux Birmans atteints ou porteurs de la forme modérée, issus de lignées nordiques différentes. Très peu d'éleveurs français semblent avoir réalisé ce test. L'équipe de chercheurs à l'origine du test recommande cependant, s'ils sont en bonne santé générale, de ne pas écarter les Sacrés de Birmanie atteints ou porteur de la forme modérée, dans un souci de préserver la diversité génétique de la race.

En juillet 2016, l'équipe de recherche est allée jusqu'à annoncer qu'il n'était nécessaire de procéder au test ADN qu'en cas de doutes suscités par un déclin de santé. Le test n'est donc, dans l'absolu, pas recommandé.

 Le Sacré de Birmanie n'est théoriquement pas concerné par la forme sévère. Les chatons atteints de la forme sévère présentent des particularités faciales, telles qu'une tête anormalement large et des oreilles anormalement petites, et un retard de croissance accompagné d'une flexibilité réduite. Autour de huit mois, le chat est susceptible de commencer à rencontrer des difficultés à utiliser ses pattes arrières. Une opacification de la cornée ainsi qu'un épaississement des valves cardiaques font également partie des conséquences possibles.

 

Résultats possibles au test ADN pour les deux formes

N/N : Chat sain pour les deux mutations.

N/MPSVIs : Chat non affecté, mais porteur de la mutation liée à la forme sévère, susceptible de la transmettre.

N/MPSVIm : Chat non affecté, mais porteur de la mutation liée à la forme modérée, susceptible de la transmettre.

MPSVIs/MPSVIs : Chat affecté par la forme sévère - deux copies de la mutation.

MPSVIm/MPSVIm : Chat affecté par la forme modérée - deux copies de la mutation

MPSVIs/MPSVIm : Chat possédant une copie de chaque mutation. Il peut déclarer la forme modéré ou ne pas être affecté. Chacun de ses chatons héritera soit de la mutation liée à la forme modérée, soit celle liée à la forme sévère.

Le syndrome de nudité

 Les chatons atteints, en plus de présenter une nudité quasi-totale réduisant leur fourrure à, tout au plus, un duvet laineux sur une peau plissée et produisant des sécrétions grasses, présentent une sensibilité accrue aux infections respiratoires et digestives. Leur espérance de vie ne dépasse pas quelques mois. La mutation, notée nude, se transmet sur le mode récessif. 

Un test ADN est disponible depuis 2014 auprès du laboratoire Antagène. Selon le Dr Marie Abitbol, il s'agirait d'une mutation spécifique au Sacré de Birmanie.  3.2% des 126 Birmans testés pour les besoins d'une étude sur nude, soit 4 individus, en étaient porteurs.

 Le problème était notamment connu des éleveurs britanniques qui, dès les années 70, attribuaient l'origine de la mutation à une Birmane importée de France. De 1978 à 1982, au moins dix chatons Birmans nus ont vu le jour en Angleterre, selon The Journal of Heredity. Le problème fut suffisamment important pour être soulevé par le Birman Cat Club lors de sa réunion annuelle de 1983, durant laquelle il fut recommandé de stériliser tout chat ayant déjà produit des chatons nus, et de ne faire reproduire les chats atteints sous aucun prétexte, si tant est que les sujets de l'époque aient survécu assez longtemps.

 Très peu d'éleveurs choisissent de tester leurs chats pour la mutation nude, qui ne figure pas non plus dans les critères de sélection du SQR. Selon les dépositaires de programmes d'élevage auprès du LOOF pour l'introduction de couleurs, le test a cependant été requis pour la validation du dossier.

Résultats possibles au test ADN

N/N : chat sain, non porteur de la mutation.

N/nude : chat n'étant lui-même pas atteint, mais porteur de la mutation, susceptible de la transmettre.

nude/nude : chat affecté par le syndrome nude.

Crédit photo : Dr Bourdeau et al., 1988

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